Voici quelques réalisations collectives créées avec le GEPS durant ma résidence

Notre protocole de travail: les promenades
Les exercices de création collective: cadavres exquis, correspondances…

A un olmo seco (Antonio Machado)

Al olmo viejo, hendido por el rayo
y en su mitad podrido,
con las lluvias de abril y el sol de mayo,
algunas hojas verdes le han salido.
¡El olmo centenario en la colina
que lame el Duero! Un musgo
amarillento
le mancha la corteza blanquecina
al tronco carcomido y polvoriento.
No será cual los álamos cantores
Que guardan el camino y la ribera,
Habitada de pardos ruiseñores.
Ejército de hormigas en hilera
Va trepando por él, y en sus entrañas
Urden sus telas grises las arañas.

El olmo es nuestra excusa
El olmo es nuestro entorno

¿Y que somos nosotros más que hormigas disfrazando necesidades bajo sus recursos?
¿Y qué somos nosotros más que arañas tejiendo relaciones con lo inmanente?

Carguemos la corteza inútil en nuestros hombros y volvámos la beneficio.
Creamos en que en el crear está el sentido de todo lo ya creado.

Que sean verdes, nuevamente y por nuestros actos, las hojas de aquel olmo.
Que no tenga nada que envidiar a los álamos, florecidos solo por su nacimiento en la ribera.

Que germine el retoño de nuestro olmo, allá, en el riachuelo
 acá, en la universidad 
 siempre, donde quiera que estemos                                                           

Agu, Gonza, Iña, Eva, Ale, Fede (photo: Clara, nov. 2018)

                                                                       

                                                     



Promenade à Santa Catalina

Nous poursuivons la réflexion sur le terrain vague. Aborder ces espaces par les langues française (friche), espagnole (solar, baldío) ou anglaise (wasteland) modèle déjà les approches. Le fameux poème de T.S. Eliot, « Waste Land », a été traduit par « La Terre vaine »… En voilà des glissements…

Nous voici un joli dimanche de printemps à la Réserve naturelle de Santa Catalina, en banlieue sud, là où habitent les étudiant.e.s. Ce terrain est complexe. C’est un parc, un des derniers espaces verts de la périphérie sud où vont les dimanchiers se balader en attendant le train passer. C’est un lieu historique, avec cette gare d’une autre époque. C’est aussi un espace flou, un peu plus loin, occupé par des bandes. C’est là qu’il y a un peu plus d’un an qu’on a retrouvé le corps sans vie de Anahí. Pour plusieurs, le terrain vague est ici associé au délit. C’est donc bien le lieu des possibles… heureux ou dangereux.

  

Espacio Memoria y Derechos Humanos

Deuxième sortie terrain avec Sofía et Gonzalo. On visite l’Espacio Memoria y Derechos humanos qu’on appelle l’Ex-Esma (Escuela de Mecánica de la Armada). C’est un immense terrain avec des bâtiments ayant servi dès les années 1940 comme établissements d’enseignement militaire. À partir du coup d’état de 1976, le site devient un centre clandestin de détention, de torture et d’extermination. Ce sont 30 000 personnes disparues durant la dictature, ce chiffre revient constamment. Le lieu est assez impressionnant, il est mis en scène avec plein de photographies-affiches sur les bâtiments et de panneaux explicatifs. Mais plusieurs de ces édifices restent inoccupés, des fenêtres sont brisées, les débris s’accumulent, ça leur donne un air étrange, figé dans le passé. Je découvre les lieux en même temps que ces jeunes de 20 ans. Il y a quelque chose d’émouvant.

Une marche «contrefestive»

Pour notre première sortie terrain, le groupe propose de participer à la marche du 12 octobre organisée par des associations autochtones. La marche rappelle l’occupation du territoire des peuples premiers depuis l’arrivée des conquérants. Ça fait un moment ici que l’on a déboulonné Christophe Colomb. Jour de la race, jour de l’hispanicité, jour des Amériques, le 12 octobre est maintenant décrété le Jour du Respect de la Diversité culturelle. Voici notre groupe.

Lui, Gonzalo, Abigail, Iñaki, Federico, Alejandro

Démarrage d’un projet de collaboration avec le Groupe d’études en paysages sonores (GEPS)

Me voilà à Buenos Aires pour deux mois avec une bourse me permettant de poursuivre mes recherches sur la ville comme territoire d’expression artistique et citoyenne. Un des volets de ma résidence se fera en collaboration avec le Groupe d’études en paysages sonores de la Universidad de Lanús coordonné par Alejandro Brianza. Avec ses étudiant.e.s nous initions une réflexion sur le terrain vague et les non lieux comme espaces d’utopies. Voici le début de Friches / Baldíos / Wasteland.